Record du monde pour une estampe japonaise à Paris

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La maison Beaussant-Lefèvre et Christie's, ont dispersé le 21 juin à Drouot la collection d'Art d'Asie de la famille Portier. Une vente en gants blancs à plus de 1,5 million d'euros. Et un résultat inégalé pour un chef-d'œuvre du peintre Edo, Kitagawa Utamaro.

 

 

Kitagawa Utamaro est un peintre star. Un maître de l'estampe japonaise de la période Edo (1753 -1806). Quasiment jamais présenté aux enchères. Aussi, comme pour une exposition au Grand Palais, les amateurs sont venus du monde entier, États-Unis, Grande-Bretagne, Japon, Chine, pour voir et rêver d'avoir quelques-uns de ses chefs-d'œuvre mis aux enchères à Drouot, mardi 21 juin.

Il fallait jouer des coudes dans la salle 9 pour assister à la dispersion de ces arts d'Asie provenant de la collection personnelle de la famille fondatrice du Cabinet Portier, experts en dans le domaine depuis 1908, par la maison Beaussant-Lefèvre en collaboration avec Christie's. Une collaboration inédite pour les deux sociétés de vente.

Les enchères ont flambé. D'emblée et jusqu'au bout: les quatre-vingt-dix lots, estampes et grés, ont trouvé preneur (dont un en after-sale). Une vente «en gants blancs», selon l'expression consacrée, qui a totalisé 1.511.525 euros. Or, c'est un succès inédit l'estampe japonaise, qui connaît un retour en grâce depuis quelques années.

Vue d'ensemble de L'amour caché de Kitagawa Utamaro.
Les connaisseurs attendaient tous le lot numéro 6, L'amour caché de la série «anthologie poétique: section de l'amour», de Kitagawa Utamaro. Ce portrait de femme en buste tenant une pipe à la main (en réalité un travesti), très rare estampe sur fond micaré saumon, faisait sa première apparition en vente publique. Et la dernière fois qu'elle avait été exposée, c'était en 1980, à la galerie Huguette Bérès, à Paris, et à Tokyo la même année.

Dans la salle, un homme assis à côté de son fils, plus déterminé que les autres, fit monter le prix comme jamais: 600 000 euros au marteau, plus de six fois sont estimation, 745.800 euros avec les frais. Un record mondial. L'acheteur est «le Gagosian de l'estampe japonaise», illustre marchand américain vivant au Japon. Un autre portrait d'acteur jouant un rôle de femme, celui de Iwai Hanshirô, peint par Utagawa Kunimasa (1773-1810), a aussi atteint le prix remarquable de 78.680 euros.

Source : Le Figaro