Une exposition sur la prostitution forcée des Coréennes froisse le Japon

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Une exposition d'auteurs coréens au Festival international de la BD d'Angoulême, consacrée à la prostitution forcée de Coréennes pendant la seconde guerre mondiale, a suscité de vives réactions du Japon, samedi 1er février.

 

 

L'ambassadeur japonais en France, Yoichi Suzuki, a « regretté vivement que cette exposition ait lieu », estimant qu'il s'agissait « d'un point de vue erroné qui complique davantage les relations entre la Corée du Sud et le Japon ».
« EN TOUTE INDÉPENDANCE »

Pourtant, « jamais le Japon ne nous a demandé d'annuler l'exposition, prévue de longue date », a assuré Franck Bondoux, délégué général du Festival.

« Le sujet nous a été proposé par le gouvernement sud-coréen mais les artistes ont eu toute liberté pour évoquer le sujet, en toute indépendance, affirme-t-il. Nous ne prenons pas parti et n'acceptons qu'il y ait des tentatives de récupération de part et d'autre. »

La ministre des droits de la femme et de la famille sud-coréenne Cho Yoon-sun, était quant à elle venue jeudi matin inaugurer cette exposition collective intitulée « Fleurs qui ne se fanent pas ».

SUJET SENSIBLE

La plupart des historiens estiment à 200 000 le nombre de femmes – surtout des Coréennes, Chinoises et Philippines – réduites en esclavage sexuel par Tokyo pendant la Seconde guerre mondiale. Aujourd'hui encore, la question de ces femmes et celle des atrocités commises par les troupes impériales continuent de peser sur les relations entre le Japon et ses voisins>.

En 1993, Tokyo a officiellement présenté ses excuses pour les souffrances endurées par les victimes. Mais depuis, plusieurs hauts responsables politiques ont fait machine arrière, donnant l'impression, notamment à Séoul, que le Japon ne regrettait pas véritablement ses actions passées.

Récemment, le gouvernement japonais a dû prendre ses distances avec le patron de la télévision publique NHK, Katsuto Momii, qui avait déclaré la veille que le système des bordels militaires correspondait à une pratique « fréquente dans tous les pays en guerre »

 

Source : Le Monde